« Mon âme est triste à en mourir » (Mt 26, 38) 

 

Comment ne pas être en souffrance ici quand là-bas, sur la terre des prophètes et de Jésus, les armes parlent, les exactions sont terrifiantes ? A l’heure où la communauté juive fêtait Simhat Torah, la « joie de la Torah » qui clôture les fêtes de Soukkot, ce sont les armes qui ont massacré et les larmes qui ont coulé. Des innocents ont été massacrés ou pris en otage. Seigneur, que l’humanité est défigurée par ces actes !

Que pouvons-nous partager ? La prière pour les victimes et les familles déchirées d’abord. La communauté catholique ici à Valence les portera toutes dans la prière.

Le temps est à la guerre, dans un contexte très complexe. Au-delà des analyses et des sympathies, je me dis qu’un nouvel épisode traumatique s’ajoute et rejette toujours plus loin une quelconque entente. Comment croire en un avenir ? Une roquette est tombée sur Abu Gosh le village arabe près de Jérusalem où j’ai séjourné trois mois il y tout juste un an, au monastère Notre Dame de la Résurrection. Je prie pour ceux qui tentent de tisser des liens au quotidien, infatigables artisans d’une humanité souffrante mais qui ne lâcheront pas cette espérance qu’  « amour et vérité se rencontrent, que justice et paix s’embrassent » (Psaume 84)… un jour. Que vienne la miséricorde du Seigneur sur cette terre de l’Alliance, et qu’ici nous luttions contre tout ce qui mène les hommes à la violence.

Guillaume Teissier, curé modérateur